La première fois que je me suis vraiment permis d’éprouver ma colère, je me suis évanoui.
J’avais environ 36 ans et j’avais réussi à réprimer ma colère depuis l’enfance. Et là, j’étais dans une séance de thérapie de groupe, frappant un tapis avec un bâton entouré de mousse, criant : “Maman, je suis vraiment en colère contre toi.” Quand j’ai commencé l’exercice, je ne prononçais que des mots vides, mais à un moment donné, les mots sont devenus réels et la colère a fait surface. Cela m’a tellement terrifié que je me suis littéralement évanoui sur le tapis.

Je me suis évanoui les deux fois suivantes où j’ai essayé cet exercice, mais finalement j’ai pu éprouver la colère envers ma mère, colère que je ne m’étais jamais permis d’éprouver. Alors j’ai pu rester en position verticale.
Bien qu’il n’y ait probablement pas beaucoup de gens qui ont d’abord ressenti leur colère exactement de la même manière que moi, il y en a des millions qui sont terrifiés à l’idée de ressentir leur propre colère ou d’être en présence de la colère des autres. Beaucoup de gens entrent en contact avec cette colère en thérapie ou dans un cours de développement personnel, et des millions de personnes ne le font jamais.
De delà du fait que réprimer sa colère, c’est réprimer une partie de soi-même, c’est-à-dire avoir une partie de soi qui vous est inconnue, la colère réprimée est impliquée dans des maladies graves comme les maladies cardiaques.
Pourquoi notre colère est si effrayante que nous devons la cacher, même à nous-mêmes ?
La principale source de notre peur
La source principale de notre peur de la colère est constituée de trois croyances spécifiques et de deux conditionnements. Au niveau des croyances ce sont celles que : “la confrontation est dangereuse”, “si je suis en colère, je perdrai le contrôle” et “la colère est dangereuse”. Et au niveau des conditionnements ce sont l’association de la peur à la colère et de la peur à la confrontation. Il peut y avoir plusieurs autres croyances et conditionnements qui rentrent aussi en compte, mais d’après mon expérience, lorsque ces cinq croyances ont été éliminées, la majorité de la peur que nous avons de notre propre colère et de la colère des autres disparaîtra.
A l’origine de la création de ces trois croyances et deux conditionnements c’est presque toujours l’enfance où l’un ou les deux parents ont fréquemment manifesté une colère extrême. Si nous sommes terrifiés par la colère de nos parents dans notre enfance, la réaction typique est la création des cinq croyances et conditionnements que j’ai énumérés précédemment.
La thérapie de groupe que j’ai décrite ci-dessus m’a aidé à entrer en contact avec ma colère et m’a permis de la vivre au lieu de la renier totalement au point que je ne savais même pas que je la ressentais. Ma peur de la colère n’a complètement disparu que lorsque j’ai éliminé les cinq croyances et conditionnements plusieurs années plus tard.
Maintenant, qu’en est-il des personnes qui n’ont pas peur de la colère, mais qui sont elles-mêmes très en colère et expriment cette colère sous forme de violence verbale ou physique ? Quelle est la source de cela?
Les gens qui se mettent facilement en colère
Les enfants veulent de l’affection, de l’attention et de la reconnaissance. Lorsqu’ils ne peuvent pas obtenir à plusieurs reprises ce qu’ils veulent, ils risquent de se sentir impuissants. De plus, le fait de se faire dire fréquemment : “Faites-le simplement parce que je l’ai dit” peut produire le même sentiment. Cela conduit à la croyance “Je suis impuissant”.
Il s’agit d’une croyance fondamentale en matière d’estime de soi qui nous fait nous sentir impuissant et en insécurité, car si nous sommes impuissants, nous n’avons pas la capacité de faire ce que nous pensons devoir être fait. En d’autres termes, à un niveau subconscient, nous savons que notre survie est toujours en jeu.
Lorsque nous formons une telle croyance en tant qu’enfant, nous devons trouver un moyen de gérer l’anxiété omniprésente qu’elle produit. Lorsque nous formons une croyance négative d’estime de soi en tant qu’enfant, nous devons développer une stratégie pour y faire face. Par exemple, si nous concluons “Je ne suis pas assez bon ou important”, la stratégie de survie la plus courante est la croyance “Ce qui me rend assez bon et important, c’est que les gens pensent du bien de moi”. Et la stratégie de survie la plus fréquemment formulée quand on conclut que je suis impuissant est “La façon d’avoir le contrôle est de faire en sorte que tout soit exactement comme je le veux”.
Imaginez que vous ayez besoin que tout soit exactement comme vous le souhaitez pour vous sentir en contrôle. Si les choses n’étaient pas exactement comme vous voudriez qu’elles soient ou si quelqu’un ne vous écoutait pas, vous vous sentiriez impuissant, ce qui conduirait à une profonde anxiété. Que se passerait-il si quelqu’un ou quelque chose empêchait que les choses se déroulent comme vous le vouliez ?
Vous ressentiriez beaucoup de colère, même probablement de la rage. Vous seriez en colère contre quiconque ou quoi que ce soit qui, selon vous, vous rend impuissant. Et s’il s’agit d’un enfant ou d’un conjoint, la rage peut facilement se transformer en violence verbale et/ou physique.
Si vous formez la croyance “Je suis impuissant” et que vous ne formez jamais la croyance en la stratégie de survie “La façon d’avoir le contrôle est de faire en sorte que tout soit exactement comme je le veux”, au lieu d’exploser de colère, vous êtes susceptible de vous positionner comme «victime». Vous parlerez toujours de la façon dont les gens et les événements « vous font … » et vous permettrez aux gens de profiter de vous.
Sur la base de plus de 25 ans d’expérience, je suis maintenant certain que sous toute colère se cache un sentiment d’impuissance, car si vous pouviez faire quelque chose à propos de la situation, vous ne vous sentiriez pas en colère. Et si les deux croyances que j’évoquais plus haut étaient éliminées, une grande partie de sa colère serait dissipée.
Il est étonnant de penser que le simple fait de se débarrasser de quelques croyances et conditionnements pourrait minimiser l’une des principales sources de maladies cardiaques et que s’en débarrasser de quelques autres pourrait stopper les maltraitances envers les enfants et les conjoints.
Si vous n’avez pas encore éliminé au moins une de vos croyances limitantes d’estime de soi à l’aide du processus de croyance de Lefkoe, rendez-vous sur https://recreezvotrevie.fr/blog/ où vous pouvez éliminer une croyance limitante gratuitement.
Droit d’auteur ©2010 Morty Lefkoe
Laisser un commentaire